Love Medicine par Louise Erdrich

Membre des tribus Chippewa et Obijwe, Louise Erdrich a été une voix prépondérante dans la littérature américaine depuis plus de trente ans. Déterminée à publier son premier livre avant ses 30 ans, Louise Erdrich a écrit Love Medicine à l’âge de vingt-neuf ans, et ce premier roman a remporté le National Critics Circle Book Award, prix prestigieux d’oeuvres en anglais.

En suivant l’enchevêtrement complexe de la toile tissée par les familles Kapshaw et Nanapush durant cinquante ans, Erdrich crée de vrais personnages qui appuient fortement sur le registre des émotions.

Albertine Johnson est retournée à la réserve pour les funérailles de sa tante June Morrissey. Au début du premier chapitre, nous rencontrons ses grands-parents Nector et Marie Kapshaw et leurs descendants. Alcoolisme des hommes, adultère et enfant illégitime sont le lot quotidien, dans la réserve où ses membres ont presque tous un lien de sang.

Nector Kapshaw a aimé 2 femmes dans sa vie, son épouse Marie et Lulu Lamartine, qui lui ont donné 8 enfants dont 6 survivants. Toute la réserve le sait, mais n’accepte pas le comportement de Nector. Les deux femmes s’opposent constamment.

L’auteur dépeint de façon magistrale les traditions et croyances des Amérindiens. Elle évoque la vénération pour les aurores boréales, la méfiance de son peuple envers les américains blancs, et leur création d’un conseil tribal pour qu’ils puissent parler de leurs droits et du rôle problématique et destructeur de l’alcoolisme dans la tribu, en l’absence de travail. De nombreux personnages apparaissent tout au long du livre à travers les 3 générations de Nanapush / Lamartine et Kapshaw, membres de la tribu Chippewa. On sent la frustration des membres de cette tribu, où se cumulent un sentiment d’abandon, de désespoir mais aussi de passion, d’amour/haine et de respect des anciens. C’est beau et bien écrit. Je le recommande donc chaleureusement.